Le mot de l'auteur :
Je ne vois pas l'utilité de parler de moi en dehors de l'histoire que je vous propose. Ce n'est qu'elle qui me porte et me légitime à mes yeux, le reste n'a sincèrement aucune importance. Je suis venu à l'écriture par accident en 2023. J'avais fait des tentatives par le passé, mais j'avais aussitôt conclu au caractère fadasse de mon travail.
Peut-être parce que je ne me sentais pas habité par la longue histoire qui colonise ma tête aujourd'hui.
Dans le prologue du Lys ensanglanté, je laissais entendre que je ne livrerais peut-être pas la suite au-delà de l'acte V. Je me suis ravisé depuis pour ne plus en changer.
Mon frère m'a dit que c'était une démarche stupide, que je devais faire confiance à ma série, continuer de lui donner vie quoi qu'il advînt de son accueil. Il a raison.
Il ne me semble pas détenir un quelconque talent d'écrivain. Un écrivain reconnu invente des tours de phrase, s'exprime dans une langue bien à lui, il s'empare aussi de causes qu'il défend avec conviction et ardeur, ce n'est pas mon cas.
Je me vois comme un simple ajusteur de mots, capable de détecter qu'une phrase sonne juste ou faux, c'est le mérite que je me reconnais. Mon deuxième mérite est éventuellement d'avoir en horreur les stéréotypes et les chemins battus, j'écris parce que je crois en l'originalité de mon histoire.
J'ai réalisé avec le recul que j'avais besoin de m'affranchir des contingences éditoriales pour accomplir l'écriture de ma série jusqu'au bout, les maisons d'édition ne m'intéressent plus. J'ai toujours avancé seul après tout, avec ma passion de créer ex nihilo sans attendre de retour.
Plus jeune, ma prof de philo m'avait dit : " Brégeon, vous n'êtes qu'un incompris". Sa flèche m'avait atteint au cœur ce jour-là, j'ai eu très mal, le jeune adulte que j'étais n'imaginait pas que plus tard il revendiquerait et aimerait ce statut d'incompris, qu'il renoncerait à se faire comprendre pour ce qu'il y a peut-être d'original en lui.
A.B.